21 Mai 2005
Le Pilier Est du Pic de Bure a été ouvert en 1961 par René Desmaison (avec André Bertrand et Yves Pollet-Villard). Dès le départ, cette voie fut élevée au rang de
grande course. Elle fut considérée à l'époque et pendant les années qui suivirent comme "l'escalade la plus difficile des massifs calcaires des Alpes françaises", présentant des "passages d'escalade libre d'une
difficulté extrême" et "très exposés" dans la mesure où il était "très difficile de pitonner" (citations de Lucien Devies de la Chronique Alpine de l'époque). Même si depuis, des voies bien plus dures ont été ouvertes à travers les Alpes, le Pilier Desmaison n'a pas perdu de son caractère et reste aujourd'hui une entreprise sérieuse et réputée.
Description technique
difficulté: TD+
engagement: IV
type: escalade en terrain d'aventure
dénivelée totale: 650m
départ: Parking de la Cabane des Avalanches
Accès au Pilier Est du Pic de Bure
Se rendre à St Etienne en Dévoluy. De là, prendre d'abord en direction du hameau de l'Enclus sur la D17
puis emprunter la route qui mène au téléphérique du Pic de Bure. Laisser sur la droite un parking et une piste menant à la Combe Ratin et continuer tout droit sur le chemin carrossable vers le Bois Rond. Se garer au niveau de la Cabane des Avalanches (1500m).
Traverser le Bois Rond par des sentes pour aboutir à la sortie de la zone boisée au Chalet du Vallon d'Âne. Se diriger alors vers le Pas du Follet (2100m). Viser le col et descendre sur l'autre versant dans un éboulis raide et exposé aux chutes de pierres sur quelques dizaines de mètres. Traverser ensuite à droite à flanc dans des éboulis plus accueillants en direction du dièdre surplombant marquant le début de la voie.
Description de l'itinéraire
L1 V : monter tout droit dans le dièdre et faire relais sous la zone surplombante
L2 6c/A0 : remonter le dièdre vertical sur quelques mètres et traverser an ascendance à gauche dans la dalle surplombante - relais à la sortie.
L3 IV : traverser à gauche et suivre l'évidente rampe. Relais intermédiaire facultatif. Deuxième relais à la sortie de la rampe.
L4 6a/b (ou V+/A0) : mur raide et fissuré. Relais plein gaz.
L5 V/V+ : monter 5m à l'aplomb puis traverser à droite (légère redescente) relais au dessus d'une écaille juste avant la 2ème rampe.
L6 V+ : traverser à droite et remonter la deuxième rampe.
L7 V : monter tout droit, ne pas prendre le grand dièdre évident mais traverser à gauche jusqu'à une vire.
L8 III+ : monter tout droit pour rejoindre le pied d'un dièdre caractéristique (ne pas rater le relais et s'engager dans le dièdre -> tirage important possible).
L9 V+ : Surtout ne pas prendre le dièdre (surtout à la fin), mais utiliser sur la droite une magnifique écaille crochetante (très joli)-relais sur la gauche au sommet du dièdre.
L10 IV+ : monter tout droit par une fissure puis traverser 10m à droite et franchir un petit surplomb.
L11V/V+ : monter d'abord en ascendance sur la gauche jusqu'à une vire puis traverser alors à droite.
L12 IV : remonter sur la droite une rampe évidente et gagner le pied d'un dièdre.
L13 V : remonter le dièdre plutôt sur la droite - relais sur la gauche.
L14 V/V+ puis III+ : remonter en légère ascendance sur la gauche un mur raide, traverser sur la gauche (relais facultatif) et remonter une zone plus facile vers une arête secondaire.A partir de là, l'itinéraire dévient moins évident
L15 III : traverser à gauche pour gagner une fissure (longueur facultative).
L16 IV+ : remonter la fissure-cheminée (IV) puis un couloir sur la droite et gravir une deuxième fissure-cheminée (IV+) donnant accès à un mur que l'on franchit pour aboutir sur des gradins.
Là, il semblerait que nous ayons pris trop à gauche (en suivant des pitons), le chemin sur la droite ne nous paraissant pas évident. L17 en V L18 en 6a? à l'ancienne dans une cheminée large évasée peu protégée et peu protégeable (assez éprouvante et dure) L19 en V+ L20 en V et le reste en IV/III puis II. Sur la fin, nous avons probablement rejoint l'itinéraire.
Topo original de la voie (peut être un peu plus à droite):
L17 IV : remonter une rampe sur la droite donnant accès à une fissure ramenant sur la gauche.
L18 V : traverser franchement sur la gauche et gagner une vire située au dessus.
L19 V+ : remonter la rampe sur la droite et gagner par un pas en dalle une fissure en rocher moyen. La remonter et gagner sur la droite une fissure large menant à une vire.
L20 V : remonter une fissure puis une autre. Sortie en mauvais rocher. Relais sous une dalle. (nous avons traversé à gauche à ce moment là : au moins aussi rapide !)
L21 IV+ puis III : rejoindre l'arête sommitale.
2/3 longueurs faciles mènent au sommet (on profite pleinement de ces derniers mètres faciles pour apprécier ces moments magiques!)
Le Pilier Desmaison du Pic de Bure vu depuis le bas, après la descente du Pas du Follet.
La fin de l'itinéraire est paumatoire : de nombreuses variantes plus ou moins dures, plus ou moins bien équipées existent. Ne pas forcément faire confiance aux pitons.
Descente
Du sommet, suivre le plateau en direction de l'Observatoire de Bure puis bifurquer à droite vers la première combe dite la Combe de Bure. Des éboulis mènent à un rappel de 20-25m. De là, on rejoint la trace de montée au Pas du Folet. Cet itinéraire permet de repasser à proximité du Pas du Folet. Il peut être dangereux en début de saison lorsque des névés sont encore présents et il est exposé en partie aux chutes de pierres (1h30-2h00)
Il est également possible de poursuivre plus longtemps en direction de l'Observatoire et de descendre par la Combe Ratin. Chemin tracé qui mène à la Cabane des Avalanches
Yannick alias Millepattes
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